Alors qu’il avait suscité un intérêt monstre et des espoirs fous, le Sommet de Rio + 20 –  le plus large jamais organisé par les Nations-Unies – a déçu. Il s’est terminé avec de nouveaux engagements en faveur de l’énergie verte  qui doit « contribuer à l’élimination de la pauvreté et à la croissance économique durable, améliorer l’intégration sociale et le bien-être de l’humanité, et créer des possibilités d’emploi et de travail décent pour tous, tout en préservant le bon fonctionnement des écosystèmes de la planète. »

Ces belles promesses entendues depuis belle lurette n’impressionnent plus. Surtout sur un continent où 45% de sa population vit avec moins  de $ 1/jour, où l’accès aux services sociaux de base reste précaire et où 60% de la population n’a pas accès à l’énergie, cinquante ans après les indépendances.

Malgré les 700 engagements visant à s’orienter vers une voie durable, la société civile dans son ensemble reste très sceptique quant à leur application. Elle a dénoncé un accord a minima, sans engagements concrets ni objectifs contraignants et pointé une nouvelle occasion manquée. Et un mot, la conférence internationale onusienne n’a pas été à la hauteur des espoirs attendus.

Le résultat de Rio donne une nouvelle fois une impression d’occasion ratée – un accord qui ne met pas la planète sur le chemin du développement durable et surtout qui ne s’engage véritablement pas sur la route de « l’avenir que nous voulons ». Car l’avenir que les citoyens veulent ne consistent pas dans de vagues promesses mais plutôt de l’engagement et de l’action concrète.

L’échec de Rio, après celui de Copenhague, suscite des interrogations sur l’intérêt de ce genre de rencontres. Doit-on mobiliser les leaders du monde entier pour leur entendre répéter des discours entendus ? Qu’est-ce qui réveillera la volonté politique nécessaire pour sauver la Terre d’une dérive annoncée ? Qui impulsera le changement tant recherché? Quand est-ce que les gouvernements parviendront-ils à aller au-delà des intérêts nationalistes et à se défaire de l’emprise des multinationales pollueurs qui surchauffent la planète?

Loin d’être découragé par les très maigres résultats de Rio, il est temps, particulièrement pour la jeunesse, de se tourner vers nos communautés respectives et mettre un grand focus sur les  actions de proximité. Il ya beaucoup à apprendre et à faire sur le plan local. Il existe de riches et nombreuses leçons à partager de la part de ceux qui déjà ont compris qu’un meilleur avenir se prépare avant tout chez soi et que le vrai changement commence par nous-mêmes.

Une fois qu’on aura prouvé qu’un changement positif réel peut être expérimenté localement, nous serons en position de force pour influencer nos gouvernements sur les politiques que nous voulons. On posera la question : si ça a marché avec les communautés aux ressources très limitées, pourquoi le développement durable tarde-t-il à se concrétiser avec un gouvernement financé à coup de milliards ?

C’est ce puissant mouvement local et international que 350.org est entrain de construire partout sur la planète et bien sûr en Afrique. Chaque semaine de nouveaux groupes nous rejoignent et participent à l’action avec l’espoir que nos efforts collectifs finiront par payer.

 

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