Cette année, la Journée mondiale de l’environnement nous appelle à mettre fin à la pollution plastique, et à travers l’Afrique, les signaux d’alerte n’ont jamais été aussi urgents.
En Ouganda, par exemple, les sacs plastiques sont partout. Autrefois principalement visibles dans les rues des villes et les canalisations bouchées de Kampala, ils ont désormais gagné les zones agricoles rurales. Les agriculteurs utilisent des bâches en plastique pour retenir l’humidité dans le sol, enveloppent les semis dans des sacs plastiques, et reçoivent des graines enrobées de films polymères. C’est souvent leur seule option pour faire face à un climat de plus en plus extrême, causé par le changement climatique. Mais ce qui ressemble à une bouée de sauvetage devient aussi une menace à long terme.
Ces plastiques ne disparaissent pas. Ils se dégradent en minuscules microplastiques que l’on retrouve aujourd’hui dans les sols mêmes où nous cultivons notre nourriture, dans l’eau que nous buvons, et même dans notre corps, de nos poumons à notre sang, jusqu’à notre cerveau. Ils transportent des produits chimiques toxiques qui peuvent affecter notre santé de manières que nous commençons seulement à comprendre.
Mais voici le problème plus profond : la pollution plastique ne concerne pas seulement les déchets, elle concerne aussi le pouvoir.
Le plastique est fabriqué à partir d’énergies fossiles. Ce sont les mêmes entreprises qui extraient le pétrole et le gaz qui produisent les plastiques retrouvés dans nos rivières, nos champs et nos estomacs. Et lorsque les communautés n’ont pas accès à des alternatives propres, fiables et abordables, qu’il s’agisse d’énergie, de matériaux ou d’outils, le plastique devient la solution par défaut, surtout pour les agriculteurs confrontés à un climat de plus en plus instable.
Alors, lorsque nous parlons de mettre fin à la pollution plastique, nous devons aussi parler de mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles, et de construire quelque chose de meilleur à la place.
C’est là que notre travail chez 350Africa.org et la campagne REPower Afrika entrent en jeu.
REPower Afrika vise à déplacer le pouvoir, littéralement et politiquement. C’est une campagne pour promouvoir une énergie renouvelable, décentralisée et socialement détenue à travers le continent. Il ne s’agit pas seulement de panneaux solaires ou d’éoliennes, mais de permettre aux communautés de prendre le contrôle des systèmes qui façonnent leur vie.
Imaginez des agriculteurs ruraux ayant accès à l’irrigation solaire au lieu d’utiliser des bâches en plastique pour retenir l’humidité. Imaginez des cliniques alimentées par une énergie propre, et non par des générateurs diesel entourés de déchets plastiques. Imaginez des coopératives locales gérant des micro-réseaux, coupant les liens avec les entreprises fossiles et revendiquant leur droit à une énergie qui ne pollue ni leur terre ni leur corps.
La pollution plastique et l’extraction des énergies fossiles sont les symptômes d’un même système brisé, un système qui privilégie le profit plutôt que les personnes, et la pollution plutôt que la protection. Mais à travers toute l’Afrique, les gens se battent déjà avec des solutions communautaires qui fonctionnent.
En cette Journée mondiale de l’environnement, alors que nous réfléchissons aux dégâts causés par les plastiques, rêvons aussi plus grand. Construisons un avenir où nos communautés n’ont plus à dépendre d’industries polluantes pour survivre. Luttons pour un air pur, une énergie propre et des sols sains. Signez la pétition REPower Afrika et ajoutez votre nom au mouvement.
Mettons fin à la pollution plastique à sa racine, et redonnons le pouvoir à l’Afrique avec des solutions portées par le peuple.
Anna Amar
350Africa Communications manager